Les heures heureuses "Un film de Martine Deyres

à 21h au local

- Résumé du film -

« Entre 1939 et 1945, plus de 40 000 internés sont morts de faim dans les hôpitaux psychiatriques français. Un seul lieu échappe à cette hécatombe, l’asile d’un village isolé du centre de la France : Saint-Alban-sur-Limagnole. Que s’est-il passé, ici et nulle part ailleurs, qui ait fait exception ? La réponse se trouve peut-être dans ces quelques heures de films amateurs que j’ai par hasard retrouvés et qui, surgissant du passé, viennent témoigner des mille et unes inventions quotidiennes d’un lieu de résistances. »

Martines Deyres, la réalisatrice

- Saint-Alban -

Le centre hospitalier François-Tosquelles (plus souvent désigné sous le simple intitulé de Saint-Alban) est spécialisé dans la psychiatrie. Il se situe dans la commune de Saint-Alban- sur-Limagnole en Lozère. Dans le courant du xxe siècle, c'est un véritable lieu d'effervescence artistique et intellectuelle mais aussi de résistance. De nombreuses personnalités séjournèrent dans cet hôpital : Denise Glaser, Paul Éluard, Nusch, Tristan Tzara, Gérard Vulliamy ou encore Jacques Matarasso.

Aujourd'hui considéré comme le berceau de la psychothérapie institutionnelle y ont exercé, par exemple, François Tosquelles, Lucien Bonnafé, Jean Oury, Paul Balvet ou encore Frantz Fanon.
C’est l’art crée dans cet hôpital qui sera plus tard à l’origine du mouvement appelé « Art Brut ». Plusieurs créateurs d'art brut viennent de cet hôpital : Auguste Forestier, Marguerite Sirvins, Benjamin Arneval, Aimable Jayet ou encore Clément Fraisse.

- Pourquoi ce film à Espace -

À l'heure des sas de sécurité, des digicodes et des coupes budgétaires à l'hôpital, ce film résonne comme un vibrant hommage à une autre psychiatrie mais aussi à une résistance politique : celle du respect de la singularité et la solidarité.
Une société ça se construit. Et contrairement à ce que l’on entend souvent, ça ne doit pas faire que « réagir » à des contraintes économiques qui seraient « rationnelles », « apolitiques », « pragmatiques ». Pour se construire, une société a besoin d’individus qui inventent, construisent et font vivre des utopies. Saint-Alban en est un exemple dont on peut tous et toutes s’inspirer pour retrouver un peu de créativité collective au service du bien commun.

La projection sera précédé d’un mot d’introduction d’Alain Vanier, et s’ensuivra, selon les envies des participant.e.s une discussion sur les points soulevés par le film.
- Où et Quand -
Au local d’Espace Analytique

Le 31 mars à 21h

Projection et débat organisés par Camille Morvan