"Au-delà du principe de plaisir" Colloque du centenaire 1920-2020

14, 15 novembre 2020
Hopital Necker Paris

POUR UNE ÉTHIQUE DU DÉCLOISONNEMENT ENTRE PSYCHANALYSE, PSYCHIATRIE ET NEUROSCIENCES

COLLOQUE DU CENTENAIRE 1920 - 2020 14-15 NOVEMBRE 2020

• HOPITAL NECKER • PARIS AU-DELÀ DU PRINCIPE DE P L A I S I R

PIERRE MARIE • MARC MASSON • YVES SARFATI

Le nombre de places étant limité, inscription dès à présent sur : www.psychanalyseenextension.com
Entrée : 100€ • 40€ étudiants

FRANÇOIS ANSERMET & PIERRE MAGISTRETTI L’Homme déréglé
JOCELYN BENOIST En-deçà et au-delà
NICOLAS DANZIGER La « compulsion de répétition » : symptôme du patient ou symptôme de son analyste ?
BERNARD GOLSE De Freud à Stern : une petite histoire du plaisir
JEAN GREISCH Faut-il brûler la sorcière « Méta » ?
FRANÇOIS JOUEN Épigénèse, mécanotransduction et développement
CATHERINE JOUSSELME Aux confins des limites : plaidoirie pour une pratique du décalage.
JEAN-PIERRE LEFEBVRE Freud dans la renverse du souffle.
MATHIAS PESSIGLIONE En-deçà du principe de plaisir : comment le cerveau optimise ses décisions.
ELISE PESTRE Traduction, déplacement et créativité.
JEAN-POL TASSIN Plaisir et addiction : pulsion de vie, pulsion de mort ? &
LES TRAVAUX DES MILLENIALS : AVEC GROUPE WINNICOTT VALLÉE Vladimir Adrien, Ariane Baudel, Anthony Bègue, Raphaëlle LerouxAuger, Camille Prevost et Hélène Raffin
GROUPE DES JEUNES PSYCHIATRES Luc Surjous, Sophie Pechberty, Albane Rool et Mathilde Martinot
GROUPE CLINIQUE EN MOUVEMENT Hugo Michel, Joseph Taïeb, Tassia Nogueira Eid Mendes, Safa Shili, Cybèle Lechat et Ada Cena
GROUPE RÉPÉTITION DANS LE TRANSFERT Delphine Houssay et Catherine Le Berre

Depuis cent ans, l’affirmation de Freud, fil rouge d’Audelà du principe de plaisir, installant la compulsion de répétition, la pulsion de mort et la haine au centre de la vie humaine, reste toujours énigmatique – bien que la clinique et l’art en témoignent –, et pose les questions du pourquoi : quel processus est à l’œuvre pour que la volonté n’ait aucune prise sur elles ? et du comment : quelle est leur source, quelles sont leurs conséquences pour la conduite thérapeutique du psychanalyste comme du psychiatre ? Cette affirmation de Freud, qui heurta aussitôt son entourage, nous froisse toujours : serions-nous habités par un Mal radical comme le suggérait déjà Kant et avant lui Augustin ? Or Freud, lui, opère avec son réalisme robuste rebelle à toute hypothèse métaphysique ou théologique : il s’avère que l’expérience précoce de l’enfant avec son entourage, qui signe la singularité toujours contextualisée de ses symptômes, est implémentée dans les circuits neuraux qui lui imposent les contraintes de son organisation. Freud, explorateur du neurone, n’occulte jamais la prise du matériel psychique par le matériau biologique dans les circonstances de son avènement. Aujourd’hui, cent ans plus tard, la neurobiologie lève le voile sur la physiologie du plaisir et l’ancrage corporel des pulsions en les reliant à l’anticipation, aux marqueurs somatiques et à l’équilibre de systèmes opposants. L’épigenèse, quant à elle, nous révèle comme le produit implémenté de notre environnement. L’articulation aux neurosciences est à même aujourd’hui d’inscrire les ressorts de l’affirmation de Freud dans le tissu neural et aucun spiritualisme (l’inconscient serait une propriété de l’âme) ou idéalisme (l’inconscient serait une propriété du langage) ne pourra en faire l’économie : ce n’est pas pour en jouir que nous répétons nos symptômes, c’est parce que nous les répétons que nous en jouissons. La répétition est première parce que sa cause a été implémentée et doit être délogée pour avoir le statut de raison sur laquelle l’interprétation aura son effet. Célébrer le centenaire d’Au-delà du principe de plaisir sera l’occasion d’actualiser le débat entre philosophie et biologie, entre psychanalyse et neurosciences, autour des mystères du plaisir et de la pulsion de mort afin de redonner tout leur tranchant à l’expérience psychanalytique et à la pratique d’une psychiatrie psychodynamique.