Édito mars 2021

Encore une épreuve, la pandémie, dont la psychanalyse est le témoin. Que d’épreuves elle a traversées depuis que son nom est venu (1896) la signaler à l’attention de tous, et pourtant, quoi qu’on en pense, quoi qu’en pensent ses contempteurs les plus affairés, méditons cela : le développement de la pratique et donc de l’expérience de la psychanalyse est sûrement l’un des événements les plus notables du XXe siècle, d’autant que nulle crise politique, économique, sanitaire, militaire ou culturelle n’en a enrayé l’essor y compris dans les sociétés que l’on aurait pu penser contraires à sa progression tant leurs mœurs semblaient lointaines de celles de la vieille Europe, comme si ce qui était venu au jour dans le cadre du cabinet de Sigmund Freud au cours des dernières années du XIXe siècle avait une portée universelle que confirme, en ce début du XXIe siècle, la poursuite de son déploiement malgré la multitude des discours qui ambitionnent d’altérer sa légitimité.

         Encore une épreuve, la pandémie, dont la psychanalyse est le témoin. Que d’épreuves elle a traversées depuis que son nom est venu (1896) la signaler à l’attention de tous, et pourtant, quoi qu’on en pense, quoi qu’en pensent ses contempteurs les plus affairés, méditons cela : le développement de la pratique et donc de l’expérience de la psychanalyse est sûrement l’un des événements les plus notables du XXe siècle, d’autant que nulle crise politique, économique, sanitaire, militaire ou culturelle n’en a enrayé l’essor y compris dans les sociétés que l’on aurait pu penser contraires à sa progression tant leurs mœurs semblaient lointaines de celles de la vieille Europe, comme si ce qui était venu au jour dans le cadre du cabinet de Sigmund Freud au cours des dernières années du XIXe siècle avait une portée universelle que confirme, en ce début du XXIe siècle, la poursuite de son déploiement malgré la multitude des discours qui ambitionnent d’altérer sa légitimité.

            Qui se souvient aujourd’hui des multiples, des centaines, de psychothérapies qui ont tenté de la supplanter depuis un siècle ? Personne car chacune n’était pas sitôt annoncée qu’elle était déjà oubliée ! Qui se souvient de Médard Boss, ce patient de Freud, pris de passion pour Heidegger et créant en hommage à ce dernier la Daseinanalyse ? Personne, à l’exception de quelques égarés vociférant leur haine de l’hétéronomie qui nous constitue et dont Freud en a nommé le site avec le mot inconscient. Et l’on pourrait décliner la suite interminable de ces psychothérapies dont on a même oublié le nom car désormais la chose est entendue : ce qu’on ne voulait pas savoir et que Freud nous a exposé de la manière la plus crue est désormais une vérité de La Palice : nous sommes les pantins d’un discours qui vient d’ailleurs. Qu’on se le dise ! Même le New York Time en a fait sa une : Freud revient. On avait tenté de s’en débarrasser, et bien on doit reconnaître qu’il ne s’agit pas d’une théorie comme une autre, mais du rappel de ce qui nous constitue. Et oui, Freud n’a aucun goût pour l’idéalisme spéculatif, Freud n’a de goût que pour le réalisme robuste.

            C’est un peu la marque de fabrique d’Espace Analytique, sa différence à l’égard de nombre d’institutions de psychanalyse. En accueillant semblablement Freud et tous ses élèves, du moins tous ceux qui nous ont laissé une œuvre, il s’agit de renvoyer chacun d’entre nous à l’expérience. La psychanalyse est le nom d’une méthode qui fournit le cadre à une expérience inouïe, car ce qui s’y exprime est pour chaque analysant et à chacune de ses séances : singulier, d’où peuvent se déduire des remarques théoriques dont nous pouvons débattre et dont nous débattons.

            Ce souci nous le soutenons. Déjà en mettant sur pied une commission pour donner un cadre plus structuré à l’enseignement, en particulier à celui d’Espace Études : que ceux qui y viennent puissent y trouver la boite à outils indispensable à l’exercice de la psychanalyse dans un esprit critique soucieux d’un regard épistémologique sur la conceptualité proposée. Ensuite en assurant l’ouverture urbi et orbi de notre enseignement grâce à l’outil magique du ZOOM : que partout on puisse savoir ce qui se propose à Espace. Enfin en tissant d’une manière plus dense les liens au sein d’Espace Analytique mais aussi avec tous ceux des autres « planètes » d’Espace car depuis quelques années l’esprit Espace essaime non seulement en province comme une invitation à envisager des journées ici ou là, que ceux qui y songent le fasse savoir, mais hors de France : Belgique, Brésil, Argentine, Liban, Bulgarie, Géorgie, Maroc, Chine, Irlande, etc., comme une invitation à créer des liens de travail à travers les continents, quand ce n’est pas avec nos associations affines à l’exemple de Stop DSM, Médecine et Psychanalyse, CIAP, psychanalyse en extension, etc.

            Je ne vous le cache pas, vous allez l’apprendre peu à peu, Espace est au travail pour être à la hauteur de la confiance que nombre d’entre vous, surtout les nouveaux impétrants, lui témoignez. Cela a toujours été l’éthique de notre association, voire sa marque : rendre possible la transmission de la psychanalyse quand bien même celle-ci est à réinventer par chacun.

 

 

                                                           Bon vent Espace !

 

                                                           Pierre Marie

                                                           Vice-Président d’Espace