Édito décembre 2021

Espace analytique ou La Fabrique de l’événement

Ce week-end des 20-21 novembre 2021 a vu se dérouler un colloque sur les SEXUALITÉS qui au dire de l’immense majorité des participants a été un succès incroyable. Incroyable ? C’est peut-être qu’un quelque chose de l’esprit « Espace » s’y est incarné. Car chacun à « Espace » peut prendre l’initiative d’exposer un projet et d’en rendre possible la réalisation, c’est une des spécificités d’Espace : « Do it ! ».

L’idée en était venue à Celya Herbin il y a quelques années à la fin des Journées d’Espace sur Penser le sexuel avec la psychanalyse. Et si on éclairait aussi cette question à partir de l’anthropologie, de l’histoire, de la littérature, voire des Gender Studies, me dit-elle ? Do it ! lui répondis-je. Décloisonner les champs du savoir pour l’éclairer autrement.

Espace analytique ou La Fabrique de l’événement

Ce week-end des 20-21 novembre 2021 a vu se dérouler un colloque sur les SEXUALITÉS qui au dire de l’immense majorité des participants a été un succès incroyable. Incroyable ? C’est peut-être qu’un quelque chose de l’esprit « Espace » s’y est incarné. Car chacun à « Espace » peut prendre l’initiative d’exposer un projet et d’en rendre possible la réalisation, c’est une des spécificités d’Espace : « Do it ! ».

L’idée en était venue à Celya Herbin il y a quelques années à la fin des Journées d’Espace sur Penser le sexuel avec la psychanalyse. Et si on éclairait aussi cette question à partir de l’anthropologie, de l’histoire, de la littérature, voire des Gender Studies, me dit-elle ? Do it ! lui répondis-je. Décloisonner les champs du savoir pour l’éclairer autrement.

Alors, il fallut se mettre en chasse d’historiens, de littéraires, d’anthropologues non seulement aux travaux pertinents mais aussi susceptibles d’être intéressés par ce projet avec des agendas pouvant coïncider.

Déjà s’informer des historiens, littéraires, anthropologues, etc., travaillant sur les Sexualités, les lire, les comparer, entrer en relation avec eux, débattre avec eux, et puis sélectionner les plus pertinents et voir leurs agendas. Les années s’écoulèrent, des accidents de la vie interrompirent le projet. Puis, le projet repris. Des relations s’étaient installées, vite renouées.

Entre temps, les colloques de 2018 sur Psychanalyse, psychiatrie, neurosciences avec Erik Kandel et celui sur Du surgissement à l’élaboration du fantasme puis celui de 2020 sur Au-delà du principe de plaisir 100 ans après avaient confirmé l’hypothèse : un décloisonnement des champs du savoir avait une pertinence !

Il fallut commencer à choisir l’axe du projet : faire entendre aux auditeurs du futur colloque qu’avant et qu’ailleurs, on percevait autrement les enjeux de la vie amoureuse, et que les catégories de Freud et de Lacan pour la saisir étaient liées à un contexte historique et culturel.

Pour accentuer cet axe, l’idée s’imposa d’ajouter au colloque le regard des Gender Studies. Et contact fut pris avec le CRPMS de Paris 7 qui s’associa au projet avec enthousiasme, surtout que deux de ses membres, Élise Pestre et Clara Duchet, étaient membres d’Espace.

Puis, nouveau rebondissement : et si on portait le fer un peu plus loin ? En abordant la question des enfants de couples gays et lesbiens ? Manière de bousculer encore plus les catégories freudiennes et lacaniennes ! Il fallut prendre contact avec des collègues travaillant cette question mais aussi avec les associations de parents gays et lesbiens.

Restait à envisager des interventions cliniques, et là encore en souhaitant une clinique dont l’on ne parle guère, loin des cures bourgeoises habituelles... Le résultat fut fort bousculant...

Et pourquoi pas demander à une avocate de participer ?

Restait à trouver une salle, l’auditorium de Jussieu, à assurer la logistique, les repas, etc., avec entre temps, les annonces, les mailings, les ceci les cela... Et puis aussi les présidents de séance, les modérateurs, etc. etc. 4 ans de travail...

Et le résultat relevant d’un miracle : de nombreuses catégories freudiennes (jouissance clitoridienne/ vaginale, etc.) et lacaniennes bouleversées.

De très très fortes communications. On le verra à la publication des actes.

Voilà : avec au départ, une idée d’un colloque pour allez plus loin. La fabrique de l’événement rendue possible par Espace Analytique. Je n’ai pas eu le temps de demander à Celya Herbin si ça lui allait. Mais moi, ça m’allait, même s’il faut continuer, continuer à faire marcher la fabrique de l’événement d’Espace.

Que les jeunes qui viennent de nous rejoindre en reprennent la formule pour eux-mêmes, qu’ils peuvent faire marcher la fabrique. C’est ça, aussi, Espace.

Pierre Marie
Vice-Président